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Photo du rédacteurStéphanie Landouer

Sutra II-33 : pirouette cacahuète !

Ainsi font, font, font, les petites marionnettes, ainsi font, font, font, trois p’tits tours et puis s’en vont !

Ah si c’était si simple ! Un coup de baguette magique, un claquement de doigts, une pirouette, une petite ritournelle et hop, les pensées indésirables disparaissent de notre ciel !

Mouais …


La philosophie du yoga est soutenue par plusieurs textes fondateurs, dont les Yogas Sutras de Patanjali. Les Yogas Sutras, c’est quoi ? C’est un recueil de 195 pensées et techniques sur le yoga traditionnel de l’Inde, rassemblées au Vème siècle après J-C.


Les Yogas Sutras sont réunis dans 4 livres ou grands chapitres, qu’on appelle « padas » ; le livre 1 est consacré à la contemplation, Samadhi pada ; le livre 2 concerne la pratique, Sadhana pada, le livre 3 est consacré au déploiement des capacités, Vibhuti pada, et le dernier livre concerne la plénitude, Kaivalya pada.



Le sutra II-33 nous dit : « Vitarkabadhane pratipaksabhavanam ».

Alors non, « vitarkabadhane pratipaksabhavanam » ne se traduit pas par « pirouette cacahuète ». Dans son ouvrage Patanjali et les Yogas sutras, Jean Bouchart d’Orval le traduit comme suit : « quand une pensée indésirable nous oppresse, nous n’avons qu’à nourrir la pensée contraire. » C’est presque pareil, non ?


Nous sommes maîtres de nos pensées et nous sommes responsables de ce à quoi nous donnons notre attention. Facile à dire.

Nous avons le choix, à chaque instant, de rediriger notre esprit dans une direction plus positive. Facile à dire.

A travers ce sutra, on nous incite à reconsidérer nos chemins de pensées. Quand notre esprit est dérangé par une pensée lourde et troublante, il va vouloir rester là, analyser, ressasser, répéter, décortiquer, encore et encore. Il s’attache, s’accroche et persiste à entretenir notre lien avec le négatif.


Vitarkabadhane pratipaksabhavanam nous dit de stopper cette habitude comportementale et de nous concentrer sur une pensée heureuse à la place. Il ne s’agit pas de perdre notre temps et notre énergie sur une pensée qui nous consume, mais de soutenir notre vitalité et notre lumière en cultivant le positif.


Dans son commentaire des Yoga Sutras, Sri Swami Satchidananda donne l’exemple d’un couple en train de se disputer. Le ton monte, l’agressivité s’installe les esprits s’échauffent et la négativité prime. Le jeune enfant du couple entre dans la pièce et vient se blottir dans les bras de sa mère. Immédiatement, l’énergie se transforme. L’amour des deux parents pour l’enfant prend le dessus sur la frustration de leur dispute.

Ce qu’on appelle bhava en sanskrit, le sentiment, le ressenti, l’atmosphère, est complètement modifiée.


Le sutra II-33 nous incite à donner à notre esprit cette même opportunité d’inverser la tendance négative de nos pensées pour la remplacer par la tendance opposée.



C’est une petite gymnastique de l’esprit qui ressemble à faire le grand écart sans échauffement, mais au fur et à mesure que nous développons notre capacité à contrôler nos pensées, notre temps de réaction diminue, l’écart se réduit, la prouesse nous semble moins difficile. Alors allons-y !


On se lance ! La prochaine fois que vous vous observez à ressasser une pensée négative, pratipaksabhavanam, pirouette cacahuète, baguette magique et hop, le soleil revient !


N’hésitez pas à partager vos expériences, les succès comme les difficultés, en laissant un commentaire.

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