Au début du mois, nous avons commencé à parler des yamas, qui sont les codes de conduite qui régissent notre comportement avec notre entourage.
Quelques siècles avant J.C. sont apparus les Yoga Sutras de Patanjali, un texte fondateur de la philosophie classique du yoga. Dans cet ouvrage, on découvre les 8 piliers du yoga, dont le tout premier est les Yamas.
Des milliers d'années après le recueil des 196 aphorismes qui constituent les yoga sutras, notre travail est d'en faire une lecture contemporaine et de chercher dans chacun de ces principes énoncés, un moyen d'application dans notre quotidien.
C'est sans aucune prétention autre que de me prêter à l'exercice pour vous, que j'ai choisi d'en faire une lecture à travers l'objectif du confinement que nous partageons tous ensemble.
Les yamas sont au nombre de cinq. Le premier est Ahimsa, la non-violence dans les actes, dans les paroles, dans les pensées.
L'acte numéro 1 de notre plan d'action contre la propagation du virus est un acte d'ahimsa : restons chez nous, pour nous protéger les uns les autres. Il y a quelques semaines, nous aurions eu du mal à voir comment aller se promener pouvait être nuisible à qui que ce soit. Aujourd'hui, c'est on ne peut plus limpide. Le confinement, c'est un acte de non violence.
Le deuxième des yamas est Satya, la vérité. Nous avons pu voir les dernières semaines à quel point l'absence de vérité pouvait être mauvaise. Aujourd'hui, connaît-on toute la vérité, probablement pas, mais est-ce qu'on nous cache la gravité de la situation, personnellement, je ne crois pas. Rappelez-vous, nous avions évoqué la nécessité de formuler la vérité dans le respect de chacun, celui qui l'énonce et celui qui la reçoit. Tout d'un coup, si l'on regarde le discours de notre gouvernement à la lumière de ces deux premiers yamas, peut-être leur teinte devient-elle sensiblement différente.
Le troisième des yamas est Asteya, le principe qui consiste à ne pas voler. Par notre manque de solidarité envers les autres et peut-être par égoïsme, on peut avoir envie de sortir prendre l'air plus que nécessaire, sortir notre chien trois fois de plus que d'habitude, etc, nous privons les personnels soignants et tous ceux qui travaillent pour nous, de la sérénité qu'ils méritent. Nous leur volons une part de leurs pensées, nous accaparons leurs esprits par nos comportements déviants. Ca n'est pas juste.
Nous ... la société, pas nous, personnellement, j'ose espérer.
Le quatrième des yamas est Brahmacharya, qu'on traduit tantôt par la continence, tantôt par l'abstinence. Ce yama traite de l'énergie sexuelle, mais pas au sens commun du terme. Par exemple, en ce qui concerne le confinement, faire preuve de brahmacharya serait renoncer au plaisir individuel et physique d'un footing pour rediriger cette énergie primordiale vers des enjeux spirituels.
Le cinquième et dernier des yamas est Aparigraha, la non-possessivité. L'illustration la plus parlante en ce moment se résume en deux mots : papier toilette ! L'instinct de survie individuel passe au-delà du bien-être collectif.
A chaque fois que l'on se retrouve sur nos tapis, ensemble, j'essaie de donner une application de ces principes à votre pratique. Ici, je me suis prêtée au jeu de l'application dans ces temps de confinement. Peut-être avez-vous des expériences vous-mêmes à partager ! N'hésitez pas à le faire !
Et quelle que soit la durée de cette expérience unique, soyons yogique, pas pour notre ego de master yogi en devenir, mais pour le bien et l'avenir de tous !
LAURENCE RIBET( laurenceribet@orange.fr )
25/3/2020 10:22:58
Bonjour Stéphanie, merci pour cette lecture contemporaine. Pour ma part je pense qu'il y a et qu'il y aura plusieurs lectures de ce qui nous arrive aujourd'hui et j'espère de tout coeur des changements qui remettront les âmes au centre de la vie en société...les questions philosophiques sur la nature de l'homme et le rôle qu'y joue la société sont toujours d'actualité!!!! De toutes les façons l'on voit de belles choses en ce moment et je pense tout particulièrement aux nombreux enfants qui ont pu retrouver des parents présents et créatifs, aux jeunes qui ont des initiatives envers les personnes âgées comme l'initiative "une lettre, un sourire" (https://aduryellow.wixsite.com/1lettre1sourire), aux attentions que l'on se porte entre amis, voisins.... A tout bientôt pour des news Laurence
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